Cap a mai de reconeissença oficiala
Vers plus de reconnaissance officielle pour l’occitan
Un quadre juridic protector
L’occitan bénéficie d’un cadre juridique de plus en plus protecteur.
De l’Unesco à la Constitution française, en passant par les collectivités territoriales, reconnaissance et utilité des langues régionales sont réaffirmées :
Convention UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, adoptée en France par la loi du 5 juillet 2006.
Politique de l’Union Européenne : le Parlement européen a adopté plusieurs résolutions destinées à promouvoir et protéger les langues régionales et minoritaires.
L’article 75-1 de la Constitution de la République française adopté le 23 juillet 2008, dispose que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ».
La « Loi de l’occitan » approuvée le 22 septembre 2010 par le Parlement de Catalogne fait de l’occitan la 3e langue officielle de son territoire.
La loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École de la République du 8 juillet 2013 réaffirme, en son article 40, la place accordée à l’enseignement des langues régionales. Voir l’article 40.
La loi Molac, votée en 2021, a pour double objectif de protéger et de promouvoir le patrimoine immatériel et la diversité culturelle dont les langues régionales constituent l’une des expressions. En savoir plus.
Lo ròtle de l'OPLO
L’Office public de la langue occitane (OPLO) est un établissement public né en 2015 de la conviction de l’État (ministères de l’Éducation nationale et de la Culture) ainsi que des Régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie de s’associer afin de mener une politique de développement de la langue occitane. Basé à Toulouse et Bordeaux, il couvre un périmètre de 22 départements du sud-ouest de la France répartis sur 5 académies différentes.
L’OPLO intervient dans les domaines de :
la transmission de la langue par son enseignement aux enfants et aux adultes ;
sa socialisation notamment par les médias et le développement de la signalétique bilingue ;
l’évaluation de la politique linguistique menée sur son territoire
Sa mission : augmenter le nombre de personnes qui parlent occitan ! Pour ce faire, il développe des projets qui lui sont propres, il peut aussi s’appuyer également sur d’autres structures : des collectivités territoriales, des associations, des entreprises, des écoles et centres de formation. toutes volontaires pour soutenir la langue occitane et construire ensemble l’occitan de demain.
Afin de mieux faire connaître son action et de la rendre plus efficace, il s’est doté fin 2018 d’un plan d’action se déroulant autour de trois orientations principales :
intensifier la demande des habitant.e.s de transmettre, d’apprendre et de parler la langue occitane
maintenir et améliorer l’offre d’enseignement et d’outils favorisant l’utilisation de l’occitan ;
accompagner la mise en place d’expérimentations et de démarches innovantes sur l’ensemble de son territoire.
Parce que l’occitan, c’est bien plus qu’une langue !
L’Office public de la langue occitane travaille en particulier avec le ministère de l’Éducation nationale, en lien avec les collectivités territoriales, pour développer l’offre d’enseignement de l’occitan sur tout son territoire. L’OPLO coordonne la stratégie interacadémique en la matière. Il gère des bourses d’études nommées Ensenhar pour les étudiant.e.s et les professeur.e.s qui souhaitent apprendre la langue pour l’enseigner. Il conçoit aussi des outils de communication concernant le domaine de la pédagogie pour sensibiliser les élèves et leurs familles.
L’Office développe également des partenariats avec les collectivités territoriales pour accompagner les départements et intercommunalités volontaires dans la prise en compte de l’occitan dans le cadre de l’ensemble de leurs compétences. Les territoires dotés d’une offre scolaire bilingue sont particulièrement ciblés, pour que l’occitan soit au cour des territoires !
Enfin, l’Office pilote également la mise en ouvre d’une enquête sociolinguistique, avec une double dimension, à la fois quantitative et qualitative : combien de personnes parlent occitan ? Qui sait parler occitan et qui l’utilise ? Que pensent les gens de l’occitan ? Pourquoi ont-ils envie de le parler et de le transmettre ? Cette enquête devra répondre notamment à ces questions. Les réponses permettront d’adapter la politique menée, de développer de nouvelles actions et d’agir ainsi plus efficacement sur tout le territoire concerné.
L’objectif de l’Office public de la langue occitane est donc de fédérer tous les acteurs de son territoire pour travailler en partenariat sur des projets communs et avancer dans la même direction, parce que « l’occitan ça se parle, ça me parle ! » « L’occitan se parla, me parla ! »
Plus d’infos > ofici-occitan.eu
De politicas regionalas ambiciosas
Des politiques régionales ambitieuses sont menées pour l’occitan, que ce soit en Nouvelle-Aquitaine comme en Occitanie.
> En Occitanie / Pyrénées-Méditerranée
Depuis 2005, une convention UNESCO stipule que la diversité culturelle doit être considérée comme un « patrimoine commun de l’humanité ».
Cette diversité s’exprime sur la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée à travers les cultures catalane et occitane qui sont des éléments forts de notre patrimoine, dont la richesse est mondialement reconnue.
Langue, littérature, art sous toutes leurs formes mais aussi qualité de vie, ouverture, pluri-culturalisme, accueil et intégration dans le respect des différences, autant de valeurs qui font partie intégrante de notre culture régionale et qu’il appartient de protéger, de valoriser et de faire vivre.
Dans cette optique, la Région a mis en place une politique pour soutenir les langues et cultures régionales afin de les développer, les promouvoir et les diffuser.
Cette politique s’inscrit dans une perspective actuelle en considérant ces langues et ces cultures comme le terreau sur lequel se nourrit la construction d’un territoire moderne et dynamique.
Elle entre dans les 4 axes de la politique culturelle de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée qui sont :
renforcer l’égalité d’accès à la culture et maintenir un aménagement culturel équilibré du territoire ;
financer et encourager la création produite en Occitanie, accompagner l’innovation ;
fortifier l’économie de la culture et du patrimoine ;
accroître la visibilité et le rayonnement à l’international de la culture et du patrimoine de la région Occitanie.
Cette politique régionale est mise en ouvre à l’échelle de la Région grâce à 3 dispositifs :
un dispositif d’aide à la transmission des langues et cultures catalane et occitane ;
un dispositif d’aide à la création en langues catalane et/ou occitane ;
un dispositif d’aide à la diffusion des langues et cultures catalane et occitane.
Chaque année, 2 appels à projet viennent compléter ces dispositifs :
l’appel à projet de la grande manifestation régionale Total Festum ;
l’appel à projet PEC-CO (Projet éducatif culturel en catalan et/ou occitan).
La Région peut appuyer cette politique sur les missions de trois outils inter-régionaux : l’Office public de la langue Occitane, l’Office public pour la langue Catalane, l’EPCC CIRDOC, Établissement public de coopération culturelle Centre interrégional de recherche et documentation occitanes – Institut occitan de Cultura.
> En Nouvelle-Aquitaine
La Région Nouvelle-Aquitaine a construit, dans le respect des missions que lui confie la loi en matière de préservation de son identité et de promotion des langues régionales, une politique volontariste de soutien aux langues et cultures régionales présentes sur son territoire : le basque, l’occitan et le poitevin-saintongeais.
Elle poursuit ainsi plusieurs objectifs majeurs de développement des langues régionales :
La transmission et la socialisation ;
L’accroissement du nombre de locuteurs/-trices ;
Le développement des pratiques culturelles en langues régionales.
Celle-ci s’inscrit dans une politique culturelle globale fondée notamment sur les principes suivants :
Le soutien à la création, par le respect de la liberté des créateurs, des artistes et par le soutien à la diversité des formes d’expression ;
L’attention portée à un aménagement culturel et artistique du territoire, respectueux de l’équité et de la complémentarité entre les territoires ;
Une approche par filières à l’échelle régionale, favorisant la structuration, les coopérations entre acteurs ainsi que la réflexion en termes économiques dans le respect des valeurs humanistes, citoyennes et sociales sur lesquelles sont fondés les projets artistiques et culturels ;
L’engagement en matière d’éducation artistique et culturelle, notamment au bénéfice des jeunes lycéens, apprentis et stagiaires de la formation professionnelle ;
L’attachement à une co-construction des politiques culturelles entre collectivités publiques et en association étroite avec les opérateurs artistiques et culturels eux-mêmes.
La Région Nouvelle-Aquitaine marque par ailleurs son attachement au respect des droits culturels des personnes, reconnaissant notamment l’égale dignité des différentes pratiques artistiques et culturelles et l’égal droit de chacun à bénéficier de ressources favorisant l’exercice des pratiques artistiques et culturelles qui ont sa préférence.
C’est dans ce contexte que la Région Nouvelle-Aquitaine mène sa politique Langues et Cultures Régionales notamment en accompagnant dans la durée des outils structurant ouvrant tant dans le champ des politiques linguistiques proprement dites que dans celui du soutien aux opérateurs artistiques et culturels.
S’agissant de l’occitan, la politique linguistique est déléguée à l’Office public de la langue occitane, qui est le fruit de la coopération interrégionale entre les Régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Pour l’action culturelle, la fusion des deux opérateurs structurants que sont l’Inoc (Billère) et le CIRDOC (Béziers) au sein d’un Établissement public de coopération culturelle a été menée à bien début 2019.
Des conventions entre l’État et les Régions pour l’enseignement de l’occitan
Aux conventions pour l’enseignement de l’occitan, signées dans les académies de Bordeaux, Montpellier et Toulouse entre les Régions et les Rectorats concernés, succède une convention cadre pour le développement et la structuration de l’enseignement contribuant à la transmission de l’occitan dans les académies de Bordeaux, Limoges, Montpellier, Poitiers et Toulouse, signée en janvier 2017 entre l’État, les deux Régions concernées (Nouvelle Aquitaine, Occitanie) et l’Office public de la langue occitane (OPLO). > En savoir plus
Elle rappelle en préambule : « Complémentaire à l’enseignement de la langue nationale et des autres langues vivantes, l’apprentissage de la langue occitane et la connaissance de la culture millénaire qui lui est liée tiennent une place significative dans la construction de la citoyenneté, dans l’enrichissement de la personnalité et dans la compréhension de la France et du monde. Il [NDLR : l’enseignement de l’occitan] contribue à ce titre, dans le cadre des principes et des missions fixés par la République à son école, à l’acquisition du socle commun de connaissances, de compétences et de culture ».
Cet enseignement s’inscrit aussi dans la mise en ouvre des conventions internationales approuvées par la France relatives à la sauvegarde et à la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’humanité. La langue occitane étant classée aujourd’hui par l’UNESCO parmi les langues « en danger », les parties signataires sont déterminées à conjuguer leurs efforts afin d’assurer et développer la transmission de l’occitan dans le cadre de l’École de la République. » Plusieurs autres collectivités territoriales (Départements, Villes) sont associées à ce conventionnement.
Dans l’académie de Bordeaux
« L’Aquitaine est riche de plusieurs langues régionales. C’est ici que l’occitan porta pour la première fois la littérature des troubadours il y a presque mille ans. Dans l’académie de Bordeaux, l’éducation nationale propose aux élèves d’apprendre cette langue dans ses trois variantes occidentales, aussi bien dans l’enseignement extensif que dans l’enseignement intensif. Dans nos classes, au-delà de l’aspect patrimonial, nous transmettons le principe de communications et cette dimension fait de l’occitan une « langue pont » qui permet de passer aux autres langues romanes. Cet ouvrage de l’ONISEP permettra à nos élèves de mesurer tout l’intérêt professionnel de ces apprentissages et combien l’occitan est tourné vers l’avenir. »
Anne Bisagni-Faure, rectrice de la région académique Nouvelle-Aquitaine en 2019, recteur de l’académie de Bordeaux, chancelière des universités d’Aquitaine
Dans l’académie de Toulouse
Poursuivre le développement de l’apprentissage de l’occitan
« L’enseignement de l’occitan dans l’académie de Toulouse, de la maternelle à l’université, fait l’objet d’une politique active contribuant à sa transmission.
Apprendre, connaître, pratiquer une langue régionale, c’est en effet se mettre en rapport avec une mémoire, une culture, c’est aussi se donner des atouts pour conforter la maîtrise de la langue française et aborder d’autres langues, c’est un moyen d’ouvrir l’esprit, d’appréhender l’altérité et de renforcer les capacités cognitives des élèves.
L’académie porte une attention particulière à la formation de nouveaux enseignants en occitan. »
Mostafa Forar, recteur de l’académie de Toulouse, chancelier des universités
Dans l’académie de Montpellier
La région Occitanie est riche de la variété de ses identités. Les langues catalane et occitane contribuent, aux côtés de langues étrangères, à faire vivre sa diversité linguistique. « Les langues et cultures régionales font ainsi partie intégrante de notre patrimoine commun, que l’école contribue à faire connaître, comprendre et transmettre.
Les préconisations pour des « politiques linguistiques éducatives » élaborées par le Conseil de l’Europe montrent que l’apprentissage d’autres langues nécessite la mise en place préalable et parallèle d’une culture du plurilinguisme. Les langues catalane et occitane constituent, de fait, une ressource directe d’éducation au plurilinguisme. L’intercompréhension étant facile entre langues apparentées, elles constituent même un stock de compétences facilitant ces apprentissages. Enfin, la comparaison avec d’autres langues ne peut que bénéficier à l’apprentissage du français lui-même.
Encourager cette culture du pluralisme linguistique et culturel, transmettre des compétences à vivre ces langues, voilà une de nos missions. »
Sophie Béjean, rectrice de la région académique Occitanie, rectrice de l’académie de Montpellier, chancelière des universités.
En Nouvelle-Aquitaine
« Terre de diversités, berceau de cultures mêlées, la Nouvelle-Aquitaine est riche de la présence de trois langues régionales majeures à travers son territoire : le basque, l’occitan et le poitevin-saintongeais.
S’agissant plus particulièrement de l’occitan, nous avons fait le choix de l’interrégionalité pour rendre notre politique linguistique plus efficiente, en créant l’Office public de langue occitane. Notre objectif est clair : transmettre et socialiser la langue pour former les locuteurs actifs de demain. C’est le défi que j’entends relever, aux côtés de l’État et de l’ensemble des collectivités territoriales, ainsi qu’avec le soutien indispensable des opérateurs associatifs structurants qui maillent notre territoire. Toutefois, notre démarche serait vaine si nous n’avions pas la capacité de mobiliser la jeunesse pour occuper les emplois qui donneront un futur à la langue et à la culture occitanes. Je pense en tout premier lieu à l’enseignement, mais aussi aux secteurs du médico-social, du tourisme ou encore des médias et du numérique, qui offrent de formidables perspectives de développement. C’est là, toute mon ambition linguistique régionale. »
Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine
En Occitanie / Pyrénées-Méditerranée
« En Occitanie, nous sommes fiers de nos origines, de notre histoire et de nos racines. C’est pourquoi nous avons choisi de mener une politique volontariste en faveur de la transmission, de la diffusion et de la promotion de nos langues et cultures régionales, l’occitan et le catalan. Cela passe par l’enseignement à l’école, en accompagnant l’enseignement de ces langues via des aides aux projets pédagogiques et l’édition de matériel pédagogique, mais également par le développement des cours pour adultes, ainsi que dans l’enseignement supérieur. Je pense pour l’occitan aux universités de Toulouse et Montpellier, ainsi qu’à l’établissement Aprene à Béziers. Concernant le catalan, l’université Via Domitia de Perpignan offre un enseignement complet, de la licence au doctorat. Vous l’aurez compris, notre intention est ni plus ni moins de faire vivre nos langues régionales dans le quotidien des habitants. Et nos efforts ne s’arrêtent pas là : à côté du Centre interrégional de développement de l’Occitan, à Béziers, dont nous sommes partenaires depuis des années, nous avons créé l’Office Public de la Langue Occitane avec Nouvelle-Aquitaine et l’Etat et nous venons tout juste d’installer l’Office Public de la Langue Catalane à Perpignan, qui était très attendu des habitants du Pays Catalan. Je suis heureuse que ce projet ait enfin abouti, les langues régionales sont une richesse inestimable qu’il nous faut préserver et transmettre aux jeunes générations. J’en suis absolument convaincue, c’est pourquoi je fais partie de ceux qui se battent aujourd’hui encore pour défendre le maintien de leur enseignement dans le cadre de la réforme du lycée et du baccalauréat. «
Carole Delga, Présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée